Le cardinal Guillaume d'Estouteville (1403-1483),

Son sceau: rond de 33 mm, conservé aux archives du calvados.
Fragment représentant une scène de martyre, dans une niche gothique où l'on apperçoit en haut, dans 2 logettes 2 personages en buste. En bas il ne reste plus que la crosse de l'évêque priant (légende détruite)

On lui doit la reconstruction d'un nouveau manoir sur les ruines de l'ancienne forteresse détruite par les Anglais. Sans compter l'épiscopat Rouennais, il est en charge de 6 autres évêchés tant en France qu'en Italie, dont celui de Lisieux, 4 abbayes et 3 prieuré.
Vers le milieu du XVI ème siècle des alliances familiales sont faites avec les "Bourbon-Vendômes", les "Longueville" et les "Luxembourg".
Issu d'une ancienne Maison de Normandie remontant au XI ème siècle, ce cardinal diplomate, né vers 1403 et mort à Rome le 22 décembre 1483, entra tout d'abord dans l'ordre Bénédictin,
puis devint prieur de Saint Martin des Champs et évêque d'Angers le 30 mars 1439, fut crée cardinal prêtre de Saint Silvestre et Saint Martin des Monts le 18 décembre 1439, administrateur de Digne à la fin de l'année 1439,
abbé du Mont Saint Michel le 13 août 1445, administrateur de Lodève en 1450, légat du Pape pour la France auprès de Charles VII en 1451, évêque de Porto et Sainte Rufine en 1453, administrateur de Saint Jean de Maurienne en 1458, évêque d'Ostie et Velletri, abbé de Saint Ouen à Rouen en 1462 et de Montebourg en 1466.
Il entreprit la révision du procès de Jeanne d'Arc et reforma les statuts de l'université parisienne en 1452. Sa fortune immense lui permettra outre la construction de son manoir à Gaillon, celle des deux tours de la cathédrale de Rouen, le palais des archevêques toujours à Rouen, la maison archiépiscopale de Pontoise, le cœur de l'abbaye du Mont St Michel et quelques églises à Rome.
A sa mort son cœur fut ramené dans la cathédrale de Rouen et placé dans un sépulcre en marbre.


La reconstruction du château de Gaillon:

Après la guerre de cent ans, à partir de 1454, la reconstruction du château de Gaillon débuta par l'édification d'une grande maison à l'emplacement de l'ancienne forteresse médiévale abattue par les anglais vers 1420.
Une période de restauration de certaines bâtisses anciennes précèda la construction de "l'Ostel Neuf" du Cardinal d'Estouteville.
La tâche en est confiée à des artisans locaux, Jehan Quesnel et Pierre de Manneville qui utiliseront de la pierre de St Leu et de Vernon. Manneville fournira également des pièces de bois pour la porte d'entrée, préliminaire au futur pavillon d'entrée. La charpente de la maison sera bâtie avec 2441 chênes coupés dans les bois alentours appartenant à l'archevêché. 4000 ardoises servirent à couvrir la superficie d'une toiture à lucarnes.
Le gros œuvre terminé, c'est le fils de Jehan Quesnel, Robert, qui achèvera la demeure en 1463, les cheminées intérieures, la tourelle avec une douzaine d'ouvriers. On retrouve dans l'architecture de ce pavillon le style ogival qui subsistera encore quelques années. Quant arriva Georges d'Amboise, seules de petites réfections furent entreprises sans grande modification; menuiserie, ferrures, serrurerie et vitrerie. Devenu "le vieil hostel" en 1500, il était tout de même assez récent pour qu'il le garda sans y toucher.
L'édifice, qui est arrivé jusqu'à nous, nous donne un aperçu global de cet "Ostel Neuf" bien qu'il fut en parti modifié pour la maison d'arrêt en 1812 et la charpente détruite pendant la Révolution.