Henri DIETRICH

Activité opérationnelle du pilote: 03/09/39 au 07/05/45

Né le 06 février 1911 à Saint-Denis (Seine Saint-Denis).
Breveté civil en 1932. Pilote de réserve et passionné de vol.
Il s'engage dans l'armée de l'air en août 1939 et se joint aux effectifs de la 1ère Escadrille du Groupe de chasse 2/10.
Démobilisé en août 40. Participe aux activités de la Résistance.
En septembre 44, il est affecté au centre d'instruction de Kasba-Tadla, puis en octobre 45, à l'école de réentrainement et des moniteurs de Tours.

5 victoires homologuées, toutes individuelles.

16 Juin 1940 He 111 Forêt de Mormal
05 Juin 1940 He 111 Estouteville Ecalles
He 111 Darnétal
Me 109 Pont de l'Arche
Me 109 Oissel

 

Le 16 Juin 1940

1re victoire du sous-lieutenant Henri Dietrich

Le GC 2/10 est engagé sur le secteur Avesnes-Maubeuge-Le Cateau. Henri DIETRICH raconte :
« A 18H30, au-dessus de la forêt de Mormal, un peloton de Heinkel 111 sort des nuages, face à la patrouille triple. Le chef de patrouille attaque 3/4 avant et un bombardier se détache à ce moment du peloton en piqué. La formation étant disloquée, je porte mon attaque, j'ai constaté que le moteur gauche du bombardier dégageait une fumée noire. Etant tiré par le mitrailleur, je me suis dégagé de son champ de tir et renouvelé mon attaque par derrière et en dessous. A ce moment le bombardier lâche un chapelet de grenades; je dégage et j'entends un coup dans mon fuselage derrière moi ; quelques minutes après je m'apercevais d'une fuite d'huile très importante et je rentre. Je me suis posé à Amiens et, à l'atterrissage, je constate que le réservoir d'huile était percé et que plusieurs balles ont atteint mon appareil. »


Le 5 juin 1940

4 et 5e victoires du sous-lieutenant Henri Dietrich

Dans l'après-midi, Dietrich décolle derrière son chef de patrouille le Lt Possien afin d'assurer la couverture du terrain de Rouen-Boos. Possien aperçoit un Heinkel 111 isolé et pique sur lui. Après lui avoir mis un moteur en feu, il est entouré de Me 110. Un enrayage de ses armes oblige le pilote a rompre le combat en vol rasant. Dietrich se retrouve soudain seul. Il distingue au loin un groupe de sept avions qui ressemblent à des Hurricane. Il accélère pour les rejoindre. La patrouille vire à gauche et se place soleil dans le dos. Dietrich est à 300 mètres d'eux et à la même altitude. Ils volent en formation triangulaire. Dietrich se glisse à l'intérieur du dispositif et bat des ailes en signe de reconnaissance... Un coup d'œil à droite. Une croix noire sur un empennage de Bf 109. Coup d'œil à gauche, le même insigne. Il s'est collé dans un sacré guêpier... Mais à sa grande surprise, aucun Allemand ne réagit... Soleil couchant dans le dos, les pilotes ne semblent pas l'avoir remarqué... Il est trop tard pour fuir et la tentation est trop forte... Il se laisse déraper sur la gauche. Les premières rafales qui atteignent l'ailier extrême jettent l'alarme. Le Messer s'enflamme et pique. Le second est touché alors que la formation se disperse. Les deux 109 s'écrasent près de la gare de Pont-de-l'Arche... Il fait face à ses adversaires qui le harcèlent de salves mal ajustées. Les Allemands coordonnent mal leurs attaques. Il doit y avoir des « bleus » parmi eux... Enfin après 20 mn de tournoi infernal, écœurés, ils l'abandonnent. Enfin seul, au ras du sol, Dietrich réussit à ramener son Bloch au terrain. Il avait encaissé 133 balles et 10 obus, les canalisations à demi sectionnées et avait « les pieds dans l'huile » répandue dans la carlingue.